Lorsque la vie a un goût de Paradis.

Kitty entraina Oniros à travers la foule jusqu'à un restaurant.
C'était un très grand restaurant aux allures d'hôtel cinq étoiles ,à deux étages avec d'immenses baies vitrées donnant sur une terasse.

C'est à cette terasse que la jeune fille leur trouva une table, bien sur il faisait moins chaud à l'intérieur mais c'était toujours ici qu'elle s'installait lorsqu'elle venait seule.
A cette heure ci, moment le plus chaud de la journée ,les gens se précipitaient à l'intérieur et la terasse était déserte.
Coupée du monde par des barrières hautes couvertes de fleurs exotiques, la jeune fille embrassa un instant l'environnement.
Les tables et chaises blanches, en harmonie avec les galets grisâtres du sol, contrastaient d'une manière splendide avec les orchidées, orangers, lys et autres pétunias du «jardin », sans compter les autres plantes dont Kathleen ne conaissait pas le nom.
Son père avait en vain de l'initier à l'art du jardinage ,essayant de lui apprendre toutes les sortes existantes de fleurs dés son plus jeune âge, à son grand malheur, sa fille se désintéréssait vite des plantes hormis s'il lui permettait de les dessiner, ce qui bien sur empêchait toute concentration sur les cours du père, il avait fini par abandonner la partie, désespéré.
Elle sourit à ce souvenir puis prit conscience de la situation. La terasse étant vide de toute personne, elle était seule avec Oniros dans cette endroit paradisiaque et elle tenait toujours sa main dans la sienne.
A regret, elle la retira en rougissant et elle espéra qu'il ne s'était aperçu de rien. .
Elle s'assit à une des tables et contempla un instant le neko.
La lumière lui donnait un air d'ange surtout avec cette lumière et l'atmosphère qui régnait.

Troublée, elle entreprit de consulter le menu pour cacher sa gêne.
Les prix étaient exhorbitants et elle se demanda si le neko courrait vite.
N'en sachant rien, elle abandonna l'idée de se sauver en courant et sans payer. En y réfléchissant ,elle aurait assez pour payer au moins ce qu'il voudrait manger.
Elle reposa le menu ,attendant qu'il se décide pour appeler un serveur.
Elle leva les yeux vers le ciel bleu ou presque aucun nuage ne paraissait.
C'était une belle journée, un ciel pur, une chaleur, peut-être un peu étouffante et une légere brise, tout pour être parfait lorsqu'on est en charmante compagnie.
Un doux vent la caressa , amenant avec lui des effluves de roses fortes agréables.
Elle ferma les yeux et un sourire se dessina sur ses lèvres.

L'heure était à la tortore et beaucoup respectaient les horaires! Les restaurants étaient pris d'assaut, même les sandwicheries présentaient des queues s'étalant sur le trottoir. La chaleur avait l'air d'en énerver plus d'un, bousculant les autres pour se frayer un chemin vers un ventre plein. D'autres suaient tellement qu'une éponge n'aurait pas suffit à absorber toute l'eau perdue. Les klaxons pleuvaient, chacun irritant encore plus les passants qui criaient à leur tour. Une véritable symphonie de bruits aussi agréables qu’une chanteuse d’opéra grippée. C’est dans cette cacophonie que les deux compères poursuivaient leur quête de restaurant, agrippés l’un à l’autre afin de ne pas se perdre dans la masse grouillante de fourmis pressées et affamées. Ils se détachèrent de la foule en arrivant dans ce qui semblait être une structure raffinée et en même temps légèrement « moderne ». Deux portiers affichaient un sourire commercial tinté de Colgate avant de leur ouvrir pompeusement les portes, considérant quelques instants le Neko avant de refermer les portes. Ils se dirigèrent au hasard des couloirs avant de tomber sur la porte coulissante menant à la terrasse ensoleillée. Il n’y avait pas un chat, les tables et les chaises étaient prêtes à cuir, c’était sans doute la raison… Beaucoup de fleurs parsemaient l’endroit. Elles avaient souffert elles aussi. La plupart étaient bien jaunies par l’astre cruel qui les léchait de ses rayons chaque centimètre carré de leurs feuilles. C’était un endroit branchouille, des galets pour donner un aspect jardin « zen » côtoyaient les plantes exotiques souffrant le martyre, tentant vainement d’étaler leurs derniers éclats au monde. Il fut bien heureux qu’il n’eut personne les environs, mais comprit tout de suit lorsqu’ils passèrent de la climatisation à l’air ambiant. Une vague de chaleur le fit suffoquer quelques instants avant qu’il ne s’habitue. Il la suivit promptement avant qu’elle ne lâche sa main. Cette séparation le chagrinait fort et il se demanda pour quelles raisons avaient elle fait ça. Elle partie s’assoir gaiement tandis que lui avait du mal à s’adapter à la lumière ambiante. Il fini par s’assoir en face d’elle et prit d’une main le menu, curieux de voir ce qu’il contenait. Il n’avait aucune notion de prix et se demanda si un « poulet au curry » ou un « filet mignon » devaient être chers. Sans doute non. Il n’avait pas encore choisi la moitié de la carte lorsqu’elle héla le serveur qui était au taquet. Speedy Gonzales arriva dans un nuage de poussière, un sourire aux lèvres et un stylo en main. Le Neko leva les yeux sur sa maitresse qui avait l’air d’apprécier l’endroit, son sourire la trahissant. Intrépide de cœur, il prit les devants commandant d’office des crevettes à la mayonnaise en entrée, un steak tartare, une escalope panée aux pommes de terre frites puis, pour finir, un banana split. A la fin du débit de paroles, il reposa son attention sur sa maitresse qui commanda à son tour avant que le serveur ne reparte d’un air qui voulait tout dire. Sa queue fouettait l’air ne trouvant rien à dire. Il regardait alternativement ses pieds, les nuages, la coccinelle agonisante sur une feuille proche de lui.

Kitty esquissa un sourire en entendant la commande du Neko.
Pour sa part, elle se contenta de commanda un faux-filet ainsi qu'un moelleux au chocolat. Pas qu'elle n'ait pas faim, loin de là, elle aurait facilement pu avaler un éléphant, mais elle ne savait que trop bien ce qui se passerai si elle n'avait pas assez pour tout payer et elle n'avait aucune envie de faire la plonge pendant toute la soirée dans les cuisines du restaurant.
Elle eut une vive impression de déjà vu qui la perturba jusqu'a ce qu'elle se rappelle.

Petite, ses parents avaient essayé de lui faire plaisir en l'emenant dans un hôtel et ses parents avaient eut une conversation partiellement semblable.
Lui faire plaisir... chose facile aurait-on dit... non..vraiment pas. Kitty avait souvent l'impression qu'une partie d'elle même manquait à l'appel, de ne pas être complète. Le fait de ne pas être au contact de personnes de son âge n'avait pas amélioré la chose: la sensation de ne pas être faite pour ce monde se renforça encore lorsqu'elle aperçut pour la première fois une étincelle de déception et de lassitude dans les yeux de sa mère quand elle la regarda.
Enfermée entre quatres murs noirs de tristesse, elle se créa une facade de bonne humeur quotidienne qui fut bientot plus un trait de caractère qu'un bouclier. Ses parents étaients aux anges et Kitty oublia vite sa solitude.
Jusqu'a ce jour... comme si le temps l'avait épuisé, le masque tomba lui révélant à nouveau les murs, angoissants...écoeurants.
Une nouvelle vision du monde s'imposa aux yeux de la jeune fille, un monde fade et sans couleurs...un monde terne tout comme l'assiette devant elle.
D'un geste légérement dégoutée, elle poussa l'assiette vers le centre de la table.
La lueur de gaieté brillant habituellement dans les yeux de Kathleen s'endormit lentement laissant la place à une ombre et son sourire mourrut sur ses lèvres.
Essayant de sortir du trou dans lequel elle venait de se jeter, elle se balança sur sa chaise en regardant les nuages.
Elle s'aperçut qu'il ne faisait plus aussi chaud qu'avant et que le ciel n'était plus si bleu.
Un orage approchait, conséquence de la chaleur étouffante.
Son regard se posa sur Oniros. Un instant seulement. Juste le temps qu'elle comprenne que les murs étaient eux aussi usés par le temps, qu'ils s'effritaient au fil des secondes.
Elle n'avait plus besoin de se cacher, elle n'était plus cette petite fille sans couleur, trop différente pour ce monde, trop triste pour les autres.
Elle n'était plus seule.

(HRP--> Post un peu bizarre, désolée ><, je suis un peu fatiguée à cette heure ci ^^')